On dit que les spécialistes s’interrogent sur le véritable statut de ce mouvement ou de cette tendance "artistique" qui proposa entre les deux guerres un autre "art" de vivre.
Identifié tout d’abord comme "le mouvement des années vingt", l’histoire a vite retenu la forte symbolique de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes qui s’est ouverte en avril 1925 à Paris en retenant les deux mots les plus significatifs de son intitulé :
Le projet de cette exposition avait été validé en 1914, la guerre en a retardé la réalisation. Elle en a aussi décuplé la force. Son influence sera déterminante pour deux décennies.
Le projet annoncé pour cette exposition était « d’insuffler aux arts décoratifs français un nouvel élan ».On précise dans le cahier des charges que « La condition première exige que tout objet exposé témoigne d’une inspiration nouvelle et que soient écartés les copies ou postiches d’un style antérieur »
En 1921 Ernest Beaux crée avec le premier parfum de Coco Chanel, la senteur du siècle. Pour la première fois, le parfumeur utilise des corps synthétiques, les aldéhydes, dans des proportions inédites. Quant au flacon, Mademoiselle le voulait dépouiller, avec des angles nets, au bouchon rectangulaire taillé comme une émeraude…
Artistique et décoratif. L'Art déco est un mouvement qui touche les différents domaines de la création… et de la vie quotidienne
La mutation concerne évidemment tous les domaines de la création : la peinture (avec l’influence du fauvisme ainsi qu’avec l’émergence du cubisme et du surréalisme), la sculpture, la danse (les ballets russes), le théâtre, la littérature… Elle s’irrigue des découvertes scientifiques, des évolutions des techniques en général et notamment de la place grandissante de la technologie dans le quotidien (automobile, téléphone, radiodiffusion, …).
Au plus près de la vie quotidienne, L’Art déco se manifeste dans les objets qui nous entourent : les bijoux bien sûr, mais aussi le mobilier qu’il soit de standing ou standardisé, les objets de décoration intérieure, les affiches publicitaires, le papier peint, le textile, la mode, les divertissements…
Nous tenterons dans cette exposition de dégager quelques unes des caractéristiques esthétiques que ce mouvement a exprimées dans l’architecture en général et dans notre ville en particulier.
L’Art Nouveau qui était encore très en vogue dans les premières années du siècle n’était que nouveau, l’Art Déco, lui, revendique la modernité…
Le mouvement Art déco veut en effet tourner la page aux maniérismes superflus et aux formes amollies des années folles.
Ce qu’il veut d’abord mettre en avant, c’est la fonction d’un objet et la destination d’un lieu ou d’un bâtiment. S’il est davantage question d’usage que de finalité, c’est d’ores et déjà une véritable révolution qui s’annonce à l’échelle internationale.
Au sortir de la guerre, le monde se découvre différent. Les matériaux, les techniques changent (on parlera bientôt de standardisation), les mentalités évoluent et les importants changements de mode de vie sont des pierres d’attente réelles.
En architecture, les énormes chantiers de reconstruction dans le cœur même de nos villes blessées allaient lui fournir une occasion exceptionnelle de mettre en œuvre ses principes. Le contexte des villes européennes qui relèvent leurs ruines impose évidemment une problématique différente de celle qui se pose dans les villes américaines. Evolution volontaire et programmée d’un côté, reconstruction nécessaire et urgente de l’autre…
Identifié tout d’abord comme "le mouvement des années vingt", l’histoire a vite retenu la forte symbolique de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes qui s’est ouverte en avril 1925 à Paris en retenant les deux mots les plus significatifs de son intitulé :
Le beau par l'utile
Le projet annoncé pour cette exposition était « d’insuffler aux arts décoratifs français un nouvel élan ».On précise dans le cahier des charges que « La condition première exige que tout objet exposé témoigne d’une inspiration nouvelle et que soient écartés les copies ou postiches d’un style antérieur »
« L’art déco est protéiforme et contextuel. Cela n’empêche que devant certaines frises aux motifs géométriques par exemple, chacun le reconnaît… »
Maurice Cullot
Architecte, responsable du département histoire et
archives de l’Institut Français d’Architecture à Paris
archives de l’Institut Français d’Architecture à Paris
Artistique et décoratif. L'Art déco est un mouvement qui touche les différents domaines de la création… et de la vie quotidienne
La mutation concerne évidemment tous les domaines de la création : la peinture (avec l’influence du fauvisme ainsi qu’avec l’émergence du cubisme et du surréalisme), la sculpture, la danse (les ballets russes), le théâtre, la littérature… Elle s’irrigue des découvertes scientifiques, des évolutions des techniques en général et notamment de la place grandissante de la technologie dans le quotidien (automobile, téléphone, radiodiffusion, …).
Au plus près de la vie quotidienne, L’Art déco se manifeste dans les objets qui nous entourent : les bijoux bien sûr, mais aussi le mobilier qu’il soit de standing ou standardisé, les objets de décoration intérieure, les affiches publicitaires, le papier peint, le textile, la mode, les divertissements…
Nous tenterons dans cette exposition de dégager quelques unes des caractéristiques esthétiques que ce mouvement a exprimées dans l’architecture en général et dans notre ville en particulier.
L’Art Nouveau qui était encore très en vogue dans les premières années du siècle n’était que nouveau, l’Art Déco, lui, revendique la modernité…
Le mouvement Art déco veut en effet tourner la page aux maniérismes superflus et aux formes amollies des années folles.
Ce qu’il veut d’abord mettre en avant, c’est la fonction d’un objet et la destination d’un lieu ou d’un bâtiment. S’il est davantage question d’usage que de finalité, c’est d’ores et déjà une véritable révolution qui s’annonce à l’échelle internationale.
Au sortir de la guerre, le monde se découvre différent. Les matériaux, les techniques changent (on parlera bientôt de standardisation), les mentalités évoluent et les importants changements de mode de vie sont des pierres d’attente réelles.
En architecture, les énormes chantiers de reconstruction dans le cœur même de nos villes blessées allaient lui fournir une occasion exceptionnelle de mettre en œuvre ses principes. Le contexte des villes européennes qui relèvent leurs ruines impose évidemment une problématique différente de celle qui se pose dans les villes américaines. Evolution volontaire et programmée d’un côté, reconstruction nécessaire et urgente de l’autre…